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Bras de fer victorieux pour les indigènes dans ce « procès du siècle » Brésilien contre l’industrie de l’agro-négoce

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La Cour suprême du Brésil a rendu une décision historique ce 21 septembre 2023, confortant le droit inaliénable des peuples autochtones d'occuper leurs terres ancestrales. Cette victoire est un coup dur pour le puissant secteur de l'agroalimentaire, qui avait soutenu une proposition visant à limiter les droits des autochtones sur leurs terres

Le procès, qui portait sur le cas du territoire Ibirama-Laklano, situé dans l'État de Santa Catarina, au sud du pays, a mis en jeu l'avenir de près d'un tiers des réserves indigènes du Brésil. La Cour suprême a finalement déclaré inconstitutionnel le cadre temporel, avec 6 votes "contre" sur 11 magistrats, qui était l'argument principal du secteur de l'agroalimentaire. Cette thèse soutenait que les peuples autochtones ne pouvaient revendiquer la propriété de leurs terres que s'ils pouvaient prouver qu'ils les occupaient officiellement au moment de la promulgation de la Constitution brésilienne, en 1988. Le problème étant que les peuples indigènes ont été chassés de leurs terres notamment durant la dictature Brésilienne (1964-1985), rendant cette thèse dévastatrice.

Ce jugement est une victoire majeure pour les peuples autochtones, qui ont longtemps été menacés par l'expansion de l'agriculture et de l'élevage. Les réserves indigènes jouent un rôle crucial dans la préservation de la biodiversité et de l'environnement, et elles sont essentielles au maintien du mode de vie traditionnel des autochtones.

Une victoire encore incomplète

La décision de la Cour suprême est une victoire pour la justice et la durabilité. Elle reconnaît le droit des peuples autochtones à vivre sur leurs terres ancestrales, et elle contribue à la préservation de la biodiversité et de l'environnement.

Si la décision de la Cour suprême est une victoire importante, elle ne met pas encore fin au combat des peuples autochtones pour la défense de leurs terres. Les magistrats doivent encore se prononcer sur la question des indemnisations par l'État de propriétaires de terres qui seraient transformées en réserves à l'avenir. Les peuples autochtones rejettent cette solution, qui pourrait freiner l'homologation de nouvelles réserves si cela représente un cout élevé pour le gouvernement.

Un message fort pour le gouvernement

La décision de la Cour suprême est également un message fort pour le gouvernement brésilien. Le président Luiz Inácio Lula da Silva, qui a pris ses fonctions en janvier 2023, a promis de faire du respect des droits des peuples autochtones une priorité de son mandat. Le gouvernement a déjà homologué huit nouvelles réserves depuis son arrivée au pouvoir, et il est attendu qu'il continue à soutenir les droits des autochtones.